Noël, c'est pas pour tout le monde.

Tralin Ven 28 Déc - 1:16

La neige crissait sous les pas de l'homme qui avançait d'un pas tranquille et assuré. Les grosses semelles des souliers en cuir épais isolaient ses pieds du froid contrastant avec des pantalons qui semblait plutot convenir pour une autre saison. Une grande et chaude houppelande au col relevé protégait le cou du vent glacial qui soufflait en cette nuit de Noël.
En passant devant une église d'où s'échappait des chants religieux, il haussa les épaules pendant que de sombres souvenirs revenaient à sa mémoire.

Il avait passé sa jeunesse dans divers orphelinats, ou hormis le gîte, le couvert, quelques hardes et beaucoup de brimades les pensionnaires ne devaient s'attendre à rien d'autre. Lorsque des dons étaient faits aux établissements, c'est le personnel et la Direction qui se partageaient le pactole. Il avait donc appris à haïr tous ces gens qui se pavanaient tels des paons devant les autres, fréquentaient les bourgeois, les notables et le clergé en se faisant passer pour des personnes compatissantes.
Dès l'âge de dix ans il avait été mit au travail.Des travaux durs et harassant ne convenant pas à un enfant de son âge. C'est ainsi qu'il avait poussé des wagonnets remplis de charbon dans des mines, les pieds baignant dans de l'eau boueuse ou à chaque pas il pouvait chuter et être écrasé par la charge qu'il poussait ou tirait si d'aventure il gravissait ou descendait une petite pente. Il avait aussi cassé des énormes pierres qui ensuite étaient taillées en cube pour paver les routes et chemins, et bien d'autres tâches toutes aussi ardues.Le tout pour un très maigre salaire que l'établissement lui prenait intégralement en paiement de son hebergement.
C'est au cours de sa quinzième année qu'il s'enfuit. Il marcha longtemps, traversant villes et villages pour mettre le plus de distance entre lui et son enfer. Il effectua en route quelques tâches en échange d'une soupe ou d'un coin dans une étable pour dormir la nuit.
C'est ainsi qu'il arriva dans une petite ville ou il décida de s'installer. Il flâna dans les environs et trouva une vieille masure abandonnée et parti en quête d'un travail. Deux heures plus tard, il était engagé dans une ferme des environs, la paye n'était pas élevée, mais il avait droit à deux repas chauds par jour ainsi que de prendre quelques légumes sur la production. Il était toutefois content, c'était son premier travail d'homme libre, son espoir pour une vie meilleure.
Lorsque'il perçu sa première paye, il regarda émmerveillé les quelques pièces qu'on lui avait donné après avoir tracé une magnifique croix sur le livre de comptes en guise de signature.
Il se dirigea vers la ville pour acheter quelques vêtements, mais en passant devant la devanture d'un marchand de jouets, il ne pu resister à regarder les merveilles qui s'étalaient sous ses yeux, tant de jouets, lui qui en avait jamais eu un seul. Son regard ne pouvait de détacher d'un petit cheval peint en marron avec une crinière et une queue noire cloué sur une petite planchette équipée de roulettes et dotée d'un anneau dans lequel passait une cordelette pour tirer le jouet. C'est hésitant qu'il poussa l'huis, acheta l'objet et ressorti le coeur battant en serrant fort le cheval contre son torse maigre.
Il dépensa ses derniers sous en achetant une chemise et rentra chez lui. Il passa le reste de la journée et la soirée a contempler son jouet, à le caresser, et à le faire rouler de quelques centimètres d'avant en arrière.
Le lendemain soir en rentrant il se dirigea vers l'endroit ou il avait caché son cheval...et ne trouva rien. Son désespoir fut profond. Pendant plusieurs semaines, après son travail il chercha qui avait pu lui prendre son jouet, et c'est par hasard qu'il entendit la conversation de deux fils de bourgeois qui se vantaient d'avoir suivi un gamin qui serrait un jouet contre lui, l'avaient observé jouer et vu le cacher, et étaient revenus le lendemain matin pour le voler, et après l'avoir cassé, avaient jeté les morceaux dans une cheminée. La rage l'empli et il précipitat sur les voleurs pour les corriger. Le pugilat fut bref mais très violent, et c'est en laissant les deux garçons pleurnicher et le nez en sang qu'il tourna les talons, repassa à la ferme pour toucher son salaire et reprit la route.

Les années passèrent, il s'était installé dans un village loin de la ville, peuplé de gens simples et chaleureux. Il avait trouvé un travail dans une épicerie ou il avait commencé comme commis. Son sens du contact et son implication dans le commerce lui avait vallu au fil du temps de remplacer le patron lors de ses absences, il était connu et respecté, mais dans son coeur et son âme saignaient toujours de la perte de son seul jouet, et son mépris des bourgeois, des notables, du clergé et des outres bouffies de suffisances étaient toujours aussi vifs.

**pagofraise** Lun 4 Fév - 11:18

Mon âme d'enfant et mon amour des chevaux m'ont fait entrevoir une autre fin dans laquelle le jouet qui avait reçu tant d'amour avait trouvé vie et le garçon et son cheval furent inséparable et le cheval l'aidait à travailler ses terres hihihi

Tralin Lun 4 Fév - 19:23

Oh, pas bête ça. Cool

Tu vois que tu peux aussi créer des histoires.

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