Gardien de la lumière
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Naissance.

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Naissance. Empty Naissance.

Message  Tralin Lun 24 Aoû - 14:38

(Parution initiale le 28 12 2014).

Tching! Tching! Tching! Tching!...

Le son du lourd marteau frappant avec une force variable faisait jaillir des étincelles et aplatissait à chaque coup la barre de métal portée au rouge résonnait dans la forge.
D'un geste adroit et parfaitement maitrisé le forgeron manœuvra les pinces qui tenait la masse rougeoyante qui commençait déjà a refroidir et à noircir avant que le marteau la frappe de nouveau pour quelques coups précédant l'avancée de son bras remettant dans son écrin brûlant la barre de métal.

Approchons-nous et observons en silence pour faire connaissance avec notre hôte qui nous accueille chaleureusement dans son échoppe pour nous faire découvrir son art. Oui! un art! Car plus qu'un métier l'activité du forgeron est un art, celui du travail du métal sous toutes ses formes  comprenant également la fonte de matériaux pour un faire des accessoires divers: des anneaux, un chenet ou une crémaillère, le tout avec ou sans fioritures selon les désirs de ses clients...ou leurs moyens financiers.

L'homme de petite stature avait de longs cheveux roux coiffés en tresses, ainsi qu'une longue barbe également tressée qui était protégée de la chaleur et des escarbilles (qui aurait mit à mal sa pilosité) par un lourd, épais et long tablier de cuir fait à partir de la peau d'un vieux taureau cuiracier qui ne laissait dépasser que le bout des bottes. Il était vêtu d'une chemise bleue à courtes manches, d'un gilet, de braies et de grosses bottes de cuir noires renforcées pour protéger ses pieds de la chute accidentelle d'un objet. Sa peau burinée à peine humectée de sueur semblait cuite par les feux  auxquels il avait un contact journalier.

Des petits yeux profondément enfoncés dans leurs orbites, protégés sous d'épais sourcils broussailleux scrutaient le point précis ou le marteau allait s'abattre et appréciait si le coup avait été assez puissant ou léger pour étirer le métal selon un plan préétabli par son cerveau.

Sur le côté de la forge se tenait un énorme soufflet qu'actionnait deux jeunes apprentis qui se relayaient pour garder un souffle d'air lent et régulier sur le lit de braises ardentes afin de maintenir une température de plus de mille degrés centigrade. Au dessus de l'enclume à une hauteur savamment calculée par rapport à la taille du maître de forge, une poignée reliée à un autre soufflet de moyenne taille servant surtout pour la confection entre autre de fers pour les chevaux se balançait doucement de quelques centimètres selon les courants d'air.

Oh! Je vois parmi vous des sceptiques quand j'évoque une telle température, mais celle-ci est facilement atteignable quand on connait...quelques petits secrets et astuces. Aussi, la divulgation de certains composants tel que décrit plus tard dans ce récit ne met pas en péril la "recette", car l'un des secrets est dans le dosage précis de chaque éléments. Sinon, vous n'obtiendrez qu'un brasier tout juste bon à carboniser que quelques saucisses.

Mon récit ne serait que par trop incomplet, si je ne narrais point les premières étapes du produit commandé par un preux défenseur de la Lumière dont le nom fait trembler de peur Garrosh lui-même, mais dont nous tairons le patronyme.

Tout commença par un mélange de minerais divers concassés et de poudres variées dont certaines dit-on avaient des propriétés magiques déposés dans un creuset qui fut scellé hermétiquement permettant ainsi d'obtenir des températures infernales dans ce petit espace pendant son enfouissement. L'un des trous de la forge fut ouvert et empli du même mélange qui servirait ensuite à la forge emprisonnant le récipient pour une cuisson qui durerait une dizaine d'heures sous la surveillance d'un apprenti qui à la moindre défaillance du feu avait ordre de réveiller son Maître qui dormait non loin de là.

Le lendemain matin, le Maître de forge commença à déposer des branchages, puis du bois d'essences et de grosseurs diverses, qui lorsqu'ils furent réduit à l'état de braise fut recouvert de charbon gras et demi-gras, d'anthracite, puis de roches concassées qui furent répandues de façon uniforme sur la masse en fusion. Le Maître de forge tourna et retourna le savant mélange à moult reprise pour une bonne homogénéité. Enfin, un sourire apparu sur son visage signalant que cette partie du travail serait finie après emplissage d'une auge d'huile pour le trempage de la lame.

Le creuset fut sorti du trou alors que le brasier de la forge montait doucement en température, et délicatement le scellage fut détruit, et les bris soigneusement écartés car il ne fallait pas qu'ils aillent souiller le métal en fusion à l'intérieur. A cet instant, une légère marque d'inquiétude marqua le front du forgeron, car, si cette partie du travail était ratée, il devrait tout recommencer et mettrait à mal ses finances car la plupart des  composants utilisés étaient très rares, et donc fort onéreux.
Une fois ouvert, un liquide jaune vif apparu. Le Maître forgeron saisi les pinces que tenait jusqu'à présent un des apprentis, le souleva et versa son contenu dans un gabarit pour qu'il prenne sa forme de barre longue et fine en refroidissant dans l'attente de son façonnage. Le Maître forgeron regardait le métal s'écouler et appréciait sa consistance et sa viscosité. La coulée était parfaite, et fut saluée avec un soupir de soulagement et quelques ordres brefs.

Dès que le matelas de braises de la forge atteignit la température idoine, le travail de façonnage débuta, martelage, trempage et "cuisson" se succédèrent alors sans interruption jusqu'à temps que la lame soit parvenue à son stade définitif. Définitif pour ce stade de la fabrication s'entends, car la chose noire, fine et longue ne payait vraiment pas de mine à ce moment. Mais, cette partie du travail achevée voulait dire repos après de très longues heures passées debout à faire d'épuisants efforts physique dans une chaleur torride.

Puis ce fut au tour des lissages, ponçages et polissages de la lame pour lui donner son tranchant et son brillant à l'aide de pierres spéciales, ou de tissu humide que l'on trempait  dans un mélange de minerais réduit en poudre pour l'abraser en douceur.

Enfin, quand tous ces travaux furent achevés, la garde et la poignée furent fixées et des petites bandelettes collées pour que les mains ne glissent pas. Puis, il grava les armoiries et le nom de la personnalité d'un côté, tandis que l'autre recevait les initiales du Maître de forge, l'année et le lieu de fabrication.

Ce fut enfin le moment ou l'épée fut brandie pour la première fois, il fit jouer le soleil sur la lame, regarda encore fois si les finitions et les gravures de l'arme étaient parfaite, et la glissa dans son fourreau de cuir.

Il se rendit ensuite dans son bureau pour rédiger une courte missive informant son client que sa commande était prête, et qu'il ne restait qu'à inscrire le nom de l'épée dès qu'il l'en informerait.

Quelques jours plus tard, un cavalier habillé d'une simple armure légère en cuir descendit d'un cheval bai à la crinière et la queue noire ébène. il attacha sa monture à l'anneau scellé dans le mur, et dirigea ses pas vers l'entrée de la forge, surprenant le forgeron dans des l'explications complexes à l'ainé de ses appentis pour le façonnage d'un soc de charrue. Il attendit patiemment la fin de la leçon pour saluer son hôte.


- Je vous salue Maître de forge! Je viens chercher l'épée que je vous ais commandé il y a quelques temps de celà, et dont vous m'avez informé de la fin de vos travaux par cette missive. Dit-il en sortant et montrant à son interlocuteur la lettre.

Le forgeron s'inclina respectueusement devant cette personnalité avant de saisir la missive et fit mine de la lire avant de répondre:

- Noble Seigneur, j'ai eu l'insigne honneur de vous forger une lame magnifique, mais celle-ci ne sera achevée que lorsqu'elle aura reçue son nom que vous ne m'avez pas encore communiqué.

- Maître de forge, il m'a semblé plus respectueux de venir en personne vous délivrer ce nom, plutôt que de le coucher sur un papier. Elle recevra le nom qui me semble le plus parlant par toute personne appréciant les épées longues à deux mains: "Deudécisseplussehuite".
Je vous laisse à votre ouvrage et vais attendre la livraison de l'arme à l'Auberge du village.


- Noble Seigneur, elle vous sera livrée demain dans le courant de la matinée. Si vous le permettez, je retourne surveiller les travaux de mon apprenti.

Après avoir attendu quelques secondes l'assentiment de son interlocuteur, une nouvelle remarque, ou une dénégation quelconque, il fit demi-tour et entra de nouveau dans son échoppe.

Aux environs de la demi-matinée du lendemain, le Maître-nain-forgeron vint porter en personne la précieuse épée. Il trouva son acheteur dans la salle commune de l'Auberge à siroter un verre de Volvique (la boisson des héros) bien fraîche. Dès qu'il l'aperçu, l'homme se leva, souri et salua courtoisement le forgeron.


- Maître de forge, je vois que vous tenez vos engagements avec plaisir. Mais, venez avec moi dehors que je puisse admirer votre œuvre au soleil.

Le maître-nain aurait préféré boire une choppe ou deux et recevoir son dû pour son travail, mais, il ne pouvait se permettre de froisser un haut défenseur de la Lumière. Aussi, il suivit l'homme dehors et lui remit l'arme.

Le guerrier saisi le fourreau d'une main, et de l'autre sorti une vingtaine de centimètres de l'épée, regarda la finesse des gravures, de son blason et de son nom ainsi que les enluminures faites sur la garde et le pommeau dont l'extrémité s'ornait d'une pierre précieuse violette. Puis, doucement il enleva l'épée de son fourreau et la posa à plat sur ses deux mains suite avec un petit geste vif, et contempla chaque centimètres de l'épée d'un côté, puis de l'autre. Enfin, il prit l'arme à deux mains ainsi qu'une posture de combat et traça dans l'air quelques coups d'escrime pour sentir la souplesse et apprécier sa légèreté et sa maniabilité. Ne restait qu'à tester l'arme en combat réel. Quelques créatures de Nagrand paieraient de leurs vies sa prise en main et alimenteraient son fief en ressources par la même occasion.

Le maître de forge regardait faire le guerrier, et était ravi de la lueur qu'il voyait dans ses yeux. Il avait fait bon ouvrage et savait désormais que celui-ci était apprécié à sa juste valeur.

L'homme remit l'épée dans son fourreau un grand sourire aux lèvres, et les yeux encore pétillant de joie. Il passa une de ses mains entre son dos et sa cape ou figurait le nom et les armoiries de sa guilde, et la ressortie garnie d'une grande et lourde bourse de cuir pleine de pièces d'or qu'il donna au Forgeron en disant:


- Voilà votre dû pour ce chef d'œuvre.

Puis replongeant sa main, il lui donna une autre bourse d'or de taille normale en prononçant:

- Et voilà une prime pour la haute qualité de votre ouvrage, Maître forgeron.

Après les politesses d'usage et avoir réglé sa note de l'Auberge, l'homme remonta sur son destrier et prit la direction de Tulaar en Nagrand.

L'épée connue de nombreuses années de gloire, semant la mort parmi les ennemis de la Lumière avec notre héro, puis ses descendants jusqu'au jour béni ou la paix et la concorde régna enfin sur le monde d'Azeroth.

Elle fut alors exposée sur le rebord d'une cheminée, ou lentement, mais inexorablement elle commença à rouiller.

Peut-être qu'un jour au hasard de vos déplacements en Azeroth, vous pourrez la voir, la toucher et vous rappeler sa naissance, et son long passé glorieux qui vous sera peut être narré un jour...
Tralin
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